mardi 17 novembre 2009

Retour vers le futur

Ceci est mon troisième message en trois jours... alors que ceux qui se plaignent que je n'écris pas assez souvent aillent se rhabiller! (Chéri, c'est à toi que je parle! Ça va faire être toujours en bedaine, c'est presque l'hiver au Québec! Bon je m'éloigne un peu du sujet...)

Au début de mon fameux périple (oui oui, il est connu mon périple, j'ai 60 membres sur mon groupe Facebook! haha), je pensais à comment j'étais bien au Québec, je pensais à tout ce que je manquais, à tout ce qui me manquait... Bref, je vivais un peu dans le passé.

Aujourd'hui, c'est bien le contraire. Je vis dans le futur. Quand mon esprit part vagabonder dans de lointaines contrées, je pense au 22 décembre. Et ça arrive pas mal trop souvent. Je m'imagine, avec mon sac à dos, mon sac à ventre (un sac à dos qu'on met en avant, ça fait un sac à ventre, non?!), ma grosse valise et ma petite valise à motifs léopard (je ne l'ai pas encore, mais je l'ai spottée dans la vitrine d'un magasin...) sortir des douanes, complètement découragée car je sais que ce sera long et pénible. Puis, je passe les portes qui séparent le Canada de la zone internationale. Et là, les papillons sont au rendez-vous. Il y en a plus qu'à l'Insectarium quand il y a les papillons en liberté. J'oublie que mon sac à dos et mon sac à ventre sont lourds, il me pousse des ailes et je peste contre la tite meudame qui me bloque le chemin et la vue. Mais les papillons me crient de garder courage, me disent que j'y suis presque... Et soudain, je le vois. Les papillons font une envolée spectaculaire avec une petite musique quétaine, ils viennent me chatouiller les yeux (ce qui explique les larmes), je me débarrasse de mes sacs et je saute dans les bras de mon amoureux. Et là, je ne bouge plus pendant au moins quinze minutes (prépare-toi, mon amour!).

J'ai tellement hâte, vous ne pouvez pas savoir.

Là, vous me direz : mais est-ce que ça t'es arrivé de vivre dans le présent? Oui, ne vous inquiétez pas. J'ai profité à fond de mes voyages, de la présence de ma maman et de Charlène. Mais pour le reste, je dois dire que j'étais pas mal dans le passé ou dans le futur. Oui, j'ai une confession à vous faire. Ce n'est pas facile, parce que vous savez, en psychologie (clin d'oeil Charlène), on a ce qu'on appelle un biais positif (mon cours remonte à l'été 2008, ça se peut que je me trompe de concept, mais faites semblant que non). Le biais positif envers nous-mêmes fait en sorte que tout ce qu'on fait est bien. Par exemple, quelqu'un qui nous pousse dans le métro est un sauvage, mais si on pousse quelqu'un dans le métro, c'est qu'il était dans le chemin. Vous me suivez? Ça fonctionne aussi pour d'autres choses... Par exemple, si on hésite entre deux choses, disons un crayon bleu et un crayon rouge. Disons que je choisis le rouge. Sauf que quelques jours plus tard, je me dis que j'aurais dû choisir le bleu. Mais si quelqu'un me le demande, JAMAIS je n'avouerai que j'ai fait le mauvais choix, et tout ça est inconscient. Si, si, je vous le dis. On va se trouver des arguments pour prouver que le meilleur choix était le nôtre. Bon, ça c'est un exemple banal, mais ça peut s'appliquer à des choses plus sérieuses, disons... Ah oui Amélie, si c'était à refaire ton échange, le referais-tu?

Honnêtement, c'est difficile à dire. (C'est là ma confession dont je parlais tantôt.) Si j'étais normale, je dirais oh oui! c'est une expérience formidable, bla bla bla. C'est vrai. Mais je crois que je n'ai pas assez réussi à me détacher de ma vie au Québec. Donc j'ai l'impression de ne pas avoir vécu à fond mon expérience. Je sais que je parle comme si c'était fini alors qu'il me reste un mois, mais c'est un mois d'études et de travaux qui s'en vient, alors ce n'est pas là que ça va changer.

Je peux trouver un tas de choses positives à cet échange :
- Mes voyages, depuis le temps que j'en rêvais. Je suis quand même allée en Suisse, en Angleterre deux fois, en Belgique, en Bretagne et en Normandie. Sans oublier Paris de fond en comble. Ou presque... quand on est dedans, on remet toujours toutes les visites à plus tard.
- Le fait que je sois un peu plus indépendante face à Dominic. Mais je ne sais pas si ça va durer!
- L'augmentation de ma confiance en moi (voyager seule pour moi semblait quelque chose d'infaisable... et je l'ai fait!)
- Le fait que j'ai vu que j'étais capable de me faire des amis assez facilement, qui ne seront peut-être pas des amis pour la vie, mais tout de même, se lier d'amitié avec des Espagnols qui ne parlent ni français, ni anglais, je me trouve pas pire, hihi :)
- Le fait que je sais que mon pays, c'est le Québec et que ça m'étonnerait BEAUCOUP que ça change un jour. Je changerais peut-être de pays par amour, mais comme Dominic est un fier Québécois, ça m'étonnerait que ça arrive!

Mais aussi des aspects plus négatifs :
- J'ai refait des cours que j'avais déjà faits, et dans des conditions exécrables (marteau-piqueur, ahem). Je fais en ce moment mon QUATRIÈME cours de statistiques! Le samedi matin!!!!!!!!! Pis le prof explique pendant 30 minutes c'est quoi un mode!!!!!!!!!!!! Ce n’est pas compliqué, pense à LA mode. Sur 20 filles, 16 portent des leggings? Bon ben, la mode c'est les leggings. X revient 30 fois et Y 15 fois?. Bon ben, le mode c'est X.
- J'ai fait environ quatre cours de sociologie alors que, bordel, je suis en COMMUNICATION, pas en socio! Je sais, la com ça regroupe beaucoup de disciplines, mais svp... C'est pas juste de la socio, quand même.
- J'ai surtout vécu dans le passé ou dans le futur.
- Je suis une poule mouillée, alors je n'aime pas beaucoup sortir le soir (surtout depuis que j'ai vu un exhibitionniste avec Charlène), donc j'aime le confort de ma chambre. Et je me sens coupable, parce que je suis à Paris.
- Je n'ai plus une clisse de cenne (référence à la Galère d'hier soir pour ceux qui l'écoutent... Mais c'est vrai que je n'ai plus ben ben d'argent).

Donc, c'est ça, côté personnel c'est positif, côté professionnel non. Donc je suis assez embêtée de dire si je le referais. Mais maintenant que c'est fait, je suis très fière de moi, et c'est l'important. Ce n'est quand même pas rien de quitter son chum, sa famille, ses amis, tous ses points de repère pendant quatre mois pour apprendre à vivre dans une autre ville.

Bref, en quelques lignes, l'idée de ce message qui est encore très long (au départ, je pensais qu'il ferait dix lignes) c'est que je m'ennuie du Québec (et de tout ce qui vient avec), que je ne sais pas si je recommencerais l'expérience, mais qu'en tout cas, je ne le regrette pas.

(Je m'excuse pour la stupidité de mes commentaires et l'abus de parenthèses, surtout au début du message. C'est la fatigue. Je me trouve très drôle en plus.)

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire